Claude Simonet condamné à 6 mois de prison avec sursis
PARIS (AFP) - L'ex-président de la Fédération française de football (FFF) Claude Simonet a été condamné mardi par le tribunal correctionnel de Paris à six mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende pour des faux dans les comptes de l'organisation sportive.
La 11e chambre du tribunal, présidée par Jean-Louis Kantor, a également condamné Bernard Bacourt, ancien trésorier et actuel vice-président de la fédération, à trois mois d'emprisonnement avec sursis et 5.000 euros d'amende.
Seul ce dernier était présent lors du délibéré.
La peine prononcée par le tribunal contre Simonet est identique à celle requise par le représentant du parquet de Paris, lors du procès, le 19 mars. Concernant Bacourt, le procureur de la République, Romain Victor, avait requis une amende légèrement supérieure (6.000 euros).
"Il faut savoir respecter une décision de justice, même quand elle n'est pas agréable", a-t-il déclaré devant la presse, précisant qu'il n'allait pas faire appel du jugement. Il a cependant estimé que les juges auraient pu se montrer "un petit peu moins sévères".
Simonet, qui a présidé pendant onze ans la plus grosse fédération sportive de France, était accusé de faux et d'usage de faux pour avoir dissimulé un déficit de 13,9 millions d'euros pour la période 2002/2003, ne laissant apparaître, grâce au maquillage comptable dont il était soupçonné, qu'un déficit de 63.000 euros, soit une somme 224 fois moins importante que la réalité.
Lors de l'audience, Simonet avait affirmé avoir cherché à faire "que les comptes soient le plus équilibrés possible à (s)on départ" pour "le bien-être du football et pour le bien-être de la fédération".
Bacourt n'était, quant à lui, poursuivi que pour usage de faux.
Simonet aurait notamment abusivement comptabilisé en produits une facture d'environ 4,3 millions d'euros émise par la société Sportfive (la société de Jean-Claude Darmon, considéré comme le grand argentier du football français) au titre d'un minimum de chiffre d'affaires garanti sur le contrat marketing Coupe de France signé le 11 décembre 2002.
Il aurait également inscrit à tort dans la colonne produits de l'exercice 2002/2003 une avance financière de TF1 de près de 3,05 millions d'euros, liée à la prolongation du contrat de cession par la FFF des droits TV exclusifs des rencontres disputées par l'équipe de France pour la saison 2005/2006.
Enfin, il aurait omis d'afficher dans les charges environ 6,5 millions d'euros liés au rachat de droits TV sur les retransmissions de 3 matches des Bleus contre Chypre, Malte et Israël.
Interrogé par l'AFP, le président de la FFF, Jean-Pierre Escalettes, a indiqué n'avoir "pas de commentaire" à faire sur cette décision de justice mais avoir eu "une pensée" pour son prédécesseur.